dimanche 10 août 2008

De fil en aiguille



Le 10 août 2008, nous n’étions vraiment pas chauds pour aller exposer nos réalisations à St Georges de Montclar, déçus du peu de curieux les jours précédents à Eymet, Bergerac et Miramont.
Nous sommes arrivés à 10h10. Pratiquement aucun visiteur ne s’était présenté à ce moment là.
La matinée fut des plus calmes.
L’après-midi vit très peu de passage au grand désarroi de tous les exposants. Pas de vente, pas de conversation avec les quelques badauds.
Je fis une longue sieste sur mon pliant, à l’ombre, derrière les tableaux de Maryse. Je terminai deux mots-croisés.
Soudain, je sentis que là-bas, sous la halle, quelqu’un prenait une de mes sculptures en main. J’adore quand cela arrive ; c’est que la personne a la même sensibilité que moi au toucher de la matière.
Je me suis approché et j’ai discuté. La personne exprima bien l’idée qu’elle avait besoin de toucher les sculptures. Plusieurs la tentaient , en particulier celles représentant des têtes (« Calme », « Antique », « Bacchus ») et le mouvement du bois de « On y va ».
Elle revint sur l’albâtre « Calme » (à la manière de Brancusi), en demanda le prix.
Je montrai la translucidité de la pièce en la présentant devant un rayon de soleil qui fit bien apparaître les ombres des yeux et du nez.
Le couple partit en disant : « Nous faisons un tour et nous repasserons ! » On n’y croit toujours qu’à peine à cette formule.
Mais la dame revint assez vite pour dire : « Nous prenons cette sculpture. »
Comme elle réglait en chèque, je dis ma satisfaction car j’aurais ainsi l’adresse, aimant savoir où « vivaient » mes réalisations après que je m’en sépare.
Ce couple avec une fille vivait à la Réunion depuis plus de vingt ans. Je dis qu’un neveu y travaillait également, qu’il se nommait Neufcourt et qu’il était prof de math.
La fille tressauta : « C’est mon prof ! »… Incroyable.
J’interpellai alors nos amis Suzette et Rolland Conreur réunionnais pur sang. Ils étaient ravis de parler du pays et de mots en mots, il s’avéra que ces gens connaissaient parfaitement leur fille, qu’ils l’avaient côtoyée dans leur travail.
Ce monde est si petit !
"Calme" vivra donc à la Réunion.
Les objets semblent vouloir réunir les individus.

Ainsi nous ne devions pas venir à St Georges, une seule personne de toute la journée s’est intéressée de près à mon travail, elle a acheté et, de plus, des rapprochements relationnels ont pu se découvrir.

2 commentaires:

Bur-Legrand Family a dit…

mais, mais, mais, c'est une histoire de fou !

le monde est vraiment petit

Bises

Chantal

Jacques LEGRAND a dit…

Et oui!
La Terre n'est qu'une poussière d'étoile.
Jacques