La plume du peintre
À la mi-janvier, notre voisin est arrivé un soir pour demander à Maryse si elle voulait récupérer "la plume du peintre". Devant nos yeux ronds, il s'est étonné que nous ne sachions pas de quoi il s'agissait.
- C'est une plume bien connue des chasseurs et très recherchée! nous apprit-il!
Et de nous montrer fièrement la bécasse des bois qu'il venait de tuer. Chose rare il est vrai étant donné la petite taille, l'art du camouflage de cet oiseau et sa capacité à ne pas s'envoler à l'approche des "prédateurs".
La vue de cette pauvre bête morte ne nous renseignant pas davantage, il nous montra où se trouve cette plume: à l'extrémité de l'aile, après la première rémige.
C'est une petite plume pointue en forme de fer de lance, souple et très rigide à la fois et mesure environ 3 cm. Elle est aussi nommée épiptère, pinceau ou surrémige. Au Moyen Age, on s'en servait pour réaliser les enluminures.
Maryse a donc récupéré cette "plume du peintre".
- Avez-vous déjà mangé de la bécasse? demanda M. D.
- Mais non! avons-nous répondu ensemble.
- Gardons-donc celle-ci. Sachez qu'elle se fait cuire non vidée pendue à une ficelle au-dessus d'un feu de bois et que l'on récupère le jus qui en coule et qui est un festin.
Malgré notre refus, notre voisin a insisté pour que nous gardions l'oiseau.
Je l'ai plumé, vidé et cette bécasse des bois est au congélateur.
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