A la rentrée 2006, les médias se sont évertués à dénigrer l'Ecole de la Nation, l'Ecole Laïque pour glorifier l'Ecole privée. Privée ni de liberté puisqu'aucun contrôle poussé n'y a lieu, sans doute pas privée des fonds de l'Etat - ses enseignants sont payés par celui-ci - ni privée des finances des municipalités -qui de plus ne demandent pas l'usage de celles-ci - ni privée du financement de leurs parents d'élèves!!
J'ai donc envoyé les remarques suivantes à FR3 Nord/Pas-de-Calais, aux députés, conseillers généraux, et sénateurs de "gauche" de mon secteur:
"Ce 01/09/2006, sur FR, aux informations de 19h, gros titre: "BOOM SUR L'ECOLE PRIVEE!"
Déjà, ce titre lu sur une télévision de service public, cela choque le citoyen.
Ensuite, ce média, avec un semblant de micro-trottoir à qui on fait dire ce que l'on veut a montré une maman( Carole Bizet) qui expliqua avoir été contrainte de mettre son enfant en école maternelle privée car dans l'école publique, "il y a trop d'enfants", que ceux-ci "sont mélangés" (???), qu'on y connait une certaine "promiscuité"..."avec des enfants difficiles"!!!
Ce discours, sur les antennes de télévision, dans un pays laïc qui prône l'Egalité et la Fraternité, n'est-il pas condamnable?
N'est-ce pas le type même du discours discriminatoire?
Je vous laisse juge et compte sur vous pour une réaction de poids."
Il faut savoir que seule MICHELE SAN VICENTE, le Sénateur-Maire d'Annay-sous-Lens (62) a répondu N/REF:2006-143MSV/TL:
Monsieur,
J'ai bien reçu votre courriel attirant mon attention sur l'édition du journal télévisé de France 3 du 1er septembre dernier et vous en remercie.
Vous me faites part de votre indignation suite à la diffusion d'un reportage au cours duquel un parent d'élève justifie sa décision de placer son enfant en école privée en tenant un discours que vous qualifiez de "discriminatoire".
Les propos que vous rapportez sont en effet douteux et n'honorent pas la personne qui les a tenus. L'école publique a vocation à accueillir tous les enfants vivant sur le territoire national, sans distinction aucune. Ce principe repose sur l'exigence d'égalité et de fraternité qui constitue le fondement de notre vivre ensemble.
Vous m'interrogez sur la responsabilité de la rédaction de France 3 en l'espèce. Aussi condamnables soient-elles, ces paroles ont été prononcées par une personne étrangère à France 3, en l'occurence un parent d'élève. A mon sens, elles n'engagent aucunement le journaliste auteur du reportage, lequel s'est contenté, afin d'enquêter sur les causes du succès de certaines écoles privées, de demander à cette maman d'expliquer les choix scolaires qu'elle a faits pour son enfant.
On ne saurait reprocher à un journaliste de télévision d'interroger un individu afin de recueillir les éléments d'information nécessaires à son reportage. Ceci relève de sa mission professionnelle. La teneur des propos ainsi obtenus ne peut lui être imputée.
Je partage donc votre indignation quant au sens des propos tenus au cours de ce reportage. Toutefois, à mes yeux, la rédaction de France 3 est restée dans son rôle et ne saurait être mise en cause.
Restant à votre écoute...
Ainsi donc, garder les propos qui vont dans le sens de ce que le journaliste veut faire passer, poser la question habilement pour que l'interlocuteur dérape, ne ramener que les propos qui servent une cause, c'est le journalisme d'nvestigation d'aujourd'hui, complètement assujetti à de grands groupes de presse très marqués politiquement.
Qui s'étonnera encore de voir des idées circuler quand d'autres s'étouffent dans l'œuf.
Et tout ça avec force de loi!
Il n'en reste pas moins que l'on doit constater que l'Ecole Publique "a pour vocation d'accueillir tous les enfants" alors que l'école privée et la majeure partie du temps religieuse intègre les enfants qu'elle veut! Comment cette évidente discrimination est-elle admise dans notre République Laïque?