jeudi 10 mai 2007

Le bon-sens.


Le FNB (Front Nouveau de Belgique), soutenu par Le Pen écrit :
"Une bonne dictature de la pensée doit détruire les schémas de pensée traditionnels.
L’homme de bon sens utilise une série de schèmes de pensée fondés sur le lien normal de causalité entre un acte (ou un événement) et ses conséquences.
Le recours par analogie à ces modèles de pensée entraîne chez lui ce qu’on appelle couramment « le bon sens ».
Ces schémas sont de plus en plus détruits chez l’homme moderne, en particulier chez le citadin.
Exemples dans notre société:
Celui qui travaille est sanctionné et doit payer, celui qui ne travaille pas est récompensé et reçoit des allocations…
Celui qui agresse quelqu’un est considéré comme une victime, tandis que la véritable victime est soupçonnée de « provocation »…
L’Etat règle tous les problèmes de l’imprévoyant, tandis que celui qui a épargné se voit pénalisé…
On a déconnecté totalement l’acte sexuel de sa conséquence naturelle, la procréation qui est devenue « un accident ».
La disparition des schémas naturels de pensée font disparaître tout bon sens.
L’utilisation de la « novlangue » permet de manipuler les esprits: on change le sens des mots. Exemple, on ne parle plus de délits, mais « d’incivilités »."
(Bastion n°74 d'octobre 2003)

Pierre Poujade
, fils spirituel de Jacques Doriot,le créateur du Parti Populaire Français, pour la collaboration et fasciste notoire, père spirituel de Le Pen, avait la même vision du « bon sens » !
Poujade fait un rejet des intellectuels au nom du « bon sens des petites gens »!
Il considérait la culture comme une maladie et Roland Barthes constate lui, que cette façon de penser « est le symptôme spécifique des fascistes »!!

Quel est le rôle du "bon sens"?
Barthes répond que c’est celui de "poser des égalités simples entre ce qui se voit et ce qui est, et assurer un monde sans relais, sans transition et sans progression"

Barthes écrit aussi : "Le Tautologue coupe avec rage tout ce qui pousse autour de lui, et qui pourrait l'étouffer".

"«Le bon sens populaire » semble être plus une fonction anarchique qu’un désenchantement du rationnel.. De même que l’opinion publique est souvent de ce tonnage (on veut à la fois plus de démocratie et moins d’impôts ?), le bon sens populaire fait toujours plus de ravage en formatant les esprits à des méthodes d’argumentations fallacieuses et depuis longtemps révolues comme la réputation, le témoignage ou encore un simple empirisme (sans le filtre objectif de son étude rationnel). C’est cela qui mine l’humanité dans l’indécision ou pire la certitude, c’est d’une pensée magique au quotidien qu’il s’agit, un exercice que nous répétons sur des sujets sans équivoques pour ensuite les reproduire et les poser comme crédibles dans des controverses sensibles et importantes. Un exemple parmi d’autres : toutes (ou presque) les professionnelles puéricultrices et le personnel des maternités sont prêts à confirmer que les jours de pleine lune le travail redouble et que les naissances sont plus nombreuses, pourtant aucun chiffre ne le confirme, et ce n’est même pas de la statistique (les naissances sont heureusement comptabilisées à l’unité et non à la louche). Ce désir d’universalité s’exprime partout sous des formes les plus banales. Ce sont seulement des idées reçues vous me direz, mais se former à changer son opinion sans traumatisme serait salutaire bien que peu pratique pour mobiliser une population sans arguments fallacieux, si la population avait ce niveau de vigilance dans le scepticisme elle ne se laisserait pas endormir si facilement."
Texte d’un rationaliste trouvé sur http://remue.net à propos de Le traité d’athéologie (Michel Onfray) confronté à La mystique sauvage de Michel Hulin.


Comment accepter les émissions type: "les auditeurs ont la parole", les "micros trottoirs", les "questions de téléspectateurs à un candidat", "le courrier des lecteurs" sans se rendre compte qu'on est en plein dans le "bon-sens" populaire (populiste) si des filtres ne sont pas installés. Chacun déverse ses certitudes,ses pensées immanentes sans que celles-ci ne soient passées au crible de l'analyse et des preuves.

Ainsi, au fil des années, à force de "bon-sens" déversé, se fabrique une pensée commune!

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